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◄◄◄ Édité en 1996. |
"Ayant été informé du fait qu'il existe dans l'Est de la France, une base aérienne "Lieutenant-colonel Tony Papin", et vu qu'il s'agit également de mon nom, j'ai décidé de me rendre sur place pour voir ça de mes propres yeux. Pour rendre les choses plus intéressantes, j'ai choisi d'y aller à pied (en courant, dans la mesure du possible) sans assistance depuis Rennes. J'estime qu'il me faudra 16 jours pour parcourir les 720 kilomètres. NE REFAITES JAMAIS ÇA ►►► 212 pages de textes (plus quelques illustrations et les tracés des parcours) au format poche |
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Samedi 11 mars 2024 : un mélodica égaye la manifestation pendant que la tête de cortège essaye de se frayer un chemin sous les lacrymos. J'ai pleuré (de joie). |
Ça a commencé avec un tas de terre dans un jardin,
un sacré monticule,
et pas de trou à côté.
En fait le trou était en dessous.
Très vite les tas se sont multipliés.
Ça rendait fou les animaux de compagnie
et les proprios
tous ces tas de terre et ces beaux jardins saccagés.
On a essayé des astuces trouvées sur des tutos
sur youtube :
des piques à brochettes,
des sons très aiguës,
des explosifs…
Et un jour ils sont sortis :
les hommes-taupes.
On dit “les hommes-taupes” car il n’y a
ni femmes-taupes, ni enfants-taupes
juste des hommes, des hommes-taupes.
Au début ils faisaient un peu peur
avec leurs ongles sales à cause de la terre.
Mais leur pelage est si doux et soyeux
et leur petit nez en trompette
trop mimi.
On leur demandait : “Combien j’ai de doigts ?”
mais, bien sûr, ils ne répondaient pas.
Myopes qu’ils sont, comme des taupes.
Ils ne faisaient aucun bruit,
juste des festins de vers et des tas de terre,
alors on les a acceptés.
On a estimé que c’était une bonne chose.
Un peu comme lorsque l’on dit
que la maison est saine
quand il y a des araignées.
La nuit on les voyait déambuler,
dans les parcs municipaux et près des bacs à compost.
Il y eu parfois des accidents,
mais le plus souvent ils restaient éloignés des routes.
Ils préféraient le métro.
Ça a merdé quand on a voulu les habiller.
Aussi soyeux qu’il soit, leur poil gênait.
Alors on leur a mis des polos, des shorts,
des combinaisons.
Mais sous la terre ça se salit, ça se déchire,
ça s’accroche.
Ils n’ont pas aimé. Ils sont partis.
Ils sont retournés dans leurs galeries,
en laissant derrière tous les habits,
et un gros tas de terre.
À la fin des années 90 je faisais de la musique dans ma petite chambrette ▼▼▼ |
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